Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Street, Saint-Mary-Street, High Street, etc., droites, claires, ourlées de larges trottoirs, possèdent les plus beaux magasins du monde, et la circulation y est aussi intense que dans nos grandes rues parisiennes. « Là où il n’y a pas d’églises, aimait à dire Victor Hugo, je regarde les enseignes. » À l’exemple du grand poète de la Légende des Siècles, j’ai regardé les enseignes galloises. Mais je n’en aurais regardé qu’une que j’aurais été aussi avancé. Sur toutes ou presque toutes, en effet, éclatait le nom de Jones. J’ai su depuis que c’est le nom gallois par excellence, quelque chose comme notre Dupont ou notre Durand. Il s’accompagne le plus souvent de John, et cela ne laisse pas de faire des confusions assez plaisantes.

— Croisez un groupe de Gallois, me disait un de nos hôtes, criez au hasard John Jones, cinq des assistants sur six vont dresser la tête et vous répondre : Please (Plaît-il) ?

Le nom le plus répandu après Jones est celui de Thomas. Par surcroît, on les trouve souvent mariés et vous pensez bien que cela non plus n’a point été sans prêter à certaines plaisanteries. C’est ainsi que, dans un théâtre, le bruit se répandit que le feu venait de se déclarer chez Thomas Jones ou John Thomas, on ne savait pas au juste. Mais, dans l’indécision, toute la salle se leva et quitta précipitamment la représentation.

J’ignore pourquoi les Gallois, à l’exception de quelques Rees, Ellis, Gryffid, Owen, s’appellent ainsi presques tous Jones ou Thomas. Il est certain que jusqu’au quinzième siècle et par delà le prénom était