Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/301

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par le fameux Idris Gawr, un des trois bardes primitifs de l’Ynis Britain…[1].

Les présentations terminées, les bagages portés dans nos chambres respectives, nous fîmes un tour de parc pour nous dégourdir les jarrets.

Des massifs d’hortensias arrondissaient sur les pelouses leurs jolis dômes de faïence ; un rhododendron gigantesque formait à lui seul un bosquet naturel de 25 mètres carrés de superficie. Je passe sur les mille et une variétés de la flore exotique qui s’épanouissait dans les serres monumentales ; il me suffira de dire que vingt-sept jardiniers sont occupés d’un bout de l’année à l’autre à l’entretien de cette partie du domaine.

Mais la merveille du parc et qui nous retint plus que tout le reste, ce sont les sept fontaines de saint Gower, le vieil ermite gallois qui a donné son nom au château

  1. Les deux autres étaient Eidiob, le magicien, et le roi Beli. Complétons nos renseignements sur la telyn galloise en disant que, dans cette sorte de harpe, la rangée de cordes du milieu correspond aux touches noires du piano. Une autre particularité de la telyn, c’est qu’elle se joue sur l’épaule gauche et avec la main gauche. Cela ne laisse pas de compliquer singulièrement l’exécution des morceaux. De fait, nous dit M. Erny, la telyn passe pour un instrument si difficile que les musiciens du continent et de l’Angleterre ne veulent pas l’apprendre. Elle possède néanmoins une très grande supériorité sur la harpe ordinaire ou à une rangée de cordes : dans la telyn, les grosses cordes suffisent à donner le volume de son le plus ample, tandis qu’avec la harpe ordinaire on ne peut obtenir le même effet qu’au moyen d’une pédale.