Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/305

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pouvoir (cette année du moins) assister au Cymreigyddion. Les rêves les plus chers de mon esprit et de mon cœur sont ainsi détruits. Ne pas connaître le beau pays de Cymrie, c’est ignorer, il me semble, la moitié du mien. Mais, je le répète, la patronnesse du Cymreigyddion et aussi lady Charlotte Gwest, près de laquelle j’aurais besoin d’un interprète de ma reconnaissance, ajoutent par leurs faveurs à mes présents regrets.

Vous donnez, my lady, un bel exemple aux femmes de notre Bretagne et que j’aimerais à leur présenter. Dans le grand cercle de la fraternité humaine, il en est de plus resserrés, où chacun se sent mieux vivre et qu’il ne faut pas briser. Heureux le pays défendu, comme le vôtre, par un gracieux génie !

Daignez agréer, my lady, mes respectueuses salutations.

A. Brizeux.
Paris, 7 octobre 1838.


Heureux en effet ce pays, dirai-je après l’auteur des Bretons. Le présent l’a comblé de ses dons ; la civilisation moderne l’a fait riche, puissant, plein de sève et d’avenir. Mais il n’a conçu de ces dons aucun orgueil ; il n’a point rougi de ses humbles origines et aujourd’hui encore, parvenu à l’apogée de ses destins, il les revendique hautement, il entoure d’une piété filiale les reliques de son passé.

Le fait est que, pendant ce séjour à Llanover, il nous fallut souvent faire effort sur nous-mêmes pour ne pas nous croire transportés à cinq cents ans en arrière, en plein moyen-âge celtique, dans un décor à la Walter Scott.

Songez que nous allions visiter un château hanté et,