Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/341

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leur confort et leur propreté ; elles étaient meublées d’élégants pupitres et de bancs vernissés ; des tableaux de choses pendaient aux murs, en bonne lumière ; des vitrines régnaient à hauteur d’appui, chargées de collections de toutes sortes, et cette décoration scolaire était complétée par un grand portrait de la reine, accroché à la place d’honneur, au-dessus de la chaire du maître.

Filles et garçons, répandus dans les salles et dans la cour, jabotaient, ballaient, couraient, mais avec un tact parfait et je ne sais quel sentiment de leur dignité personnelle ; d’autres faisaient leur toilette dans les lavabos qui sont annexés aux communs. Une petite girl en tablier d’indienne, qui sautait à la corde avec ses amies et dont les tresses blondes secouaient en mesure le grand papillon de rubans piqué à leurs pointes, se détacha du groupe le plus voisin et me conduisit au logement de l’instituteur. Je sus par ce brave homme que les écoles étaient mixtes, c’est-à-dire que l’enseignement de l’anglais s’y donnait par l’intermédiaire du gallois.

— Double profit pour les enfants, mon cher monsieur, me dit l’instituteur, puisqu’ils apprennent ainsi à parler convenablement les deux langues et à n’en mépriser aucune.

La méthode employée dans ces écoles mixtes de la principauté ne semble point très différente de celle récemment instaurée par le frère Constantius dans les écoles congréganistes de Bretagne. Et, par parenthèse, combien les établissements de l’État gagneraient à l’adoption de cette méthode ! L’opinion bretonne est unanime sur ce point. Mais écoutera-t-on jamais ses