Page:Le Goffic - Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890.djvu/104

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moiselle. J’ai quelque scrupule à écrire son nom de famille. Mais si vous allez à Paimpol, demandez simplement Mlle Gaud : on vous mènera chez elle, par une petite rue étroite et sonore où les gros sabots des campagnards claquent sur les pavés et rebondissent en écho sur les ardoises des toits. Elle tient auberge, Mlle Gaud. C’est, dans la venelle qui touche à l’église, une maison à deux étages, bien vieille sous son crépi de chaux fraîche, et toute penchée. La salle du rez-dechaussée n’a que des tables et des bancs ; au fond un petit comptoir d’étain, des barriques, l’escalier, et sur les murs, se répondant, une enluminure d’Epinal en face d’un arrêté contre l’ivrognerie. Vous êtes chez Mlle Gaud.

Elle a aujourd’hui trente ans. Petite, grassouillette, avec une matité de teint