Page:Le Goffic - Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890.djvu/176

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que prévenait Lucilius, et les jeunes philosophes du Portique en mouraient à Athènes. Mais si elle ne se modifie pas essentiellement, elle se transforme avec le milieu, avec l’époque, avec le pays. Prenez, comme l’a fait M. Jules Lemaître, le Journal de Stendhal, et admirez quelle différence entre l’énergie, la santé presque outrecuidante que révèlent ces mémoires d’un contemporain de Napoléon, et l’affaissement, le trouble, les hésitations du contemporain de Boulanger qu’est M. Barrès. Leur mal à tous deux est pourtant le même ; il est fait chez l’un et chez l’autre d’idolâtrie pour le moi. Oserai-je dire mon sentiment et qu’à tout prendre je préfère la forme ironique et souriante qu’il affecte chez M. Barrès ?