Page:Le Goffic - Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890.djvu/204

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n’est point naïveté, qui est l’aboutissant d’une longue science. S’ils revêtent une figure, c’est pour s’étudier d’un cerveau plus libre et sous des angles différents. Ainsi, dans un autre de ses contes, dans son Tristan Noël, Tellier enveloppe d’une action impersonnelle les états d’esprit qu’il a lui-même traversés aux « heures d’ennui », aux « heures de pensée », aux « heures de tristesse », qui furent dès vingt ans toute sa vie morale. Tristan Noël étudiait le droit à Caen. « C’était un grand garçon de vingt-deux ans, maigre et pâle, aux yeux caves et aux moustaches brunes. Il avait dans la physionomie quelque chose de hagard, et dans l’allure quelque chose d’abandonné… » Délicat symbolisme, où l’on sent une pudeur du « moi » qui rend plus précieuse encore cette confession