Page:Le Goffic - Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890.djvu/325

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— Je goûte moins M. Albert Delpit, dont le tempérament, plus audacieux, sans doute, garde toujours quelque chose de mélodramatique. Sa langue reste médiocre ; c’est cette langue semi-poétique que vous connaissez, et qui est toute tissue de métaphores courantes (Les barques comme des mouettes frileuses, etc. Et pourquoi frileuses ?) On peut lui reprocher encore d’être trop docile à l’actualité dans le choix de ses sujets. Voyez, par exemple, Solange de Croix-Saint-Luc, qui est la mise en œuvre du triste drame de Solesmes. L’inconvénient de ces sortes de livres, c’est qu’ils subordonnent l’art à la réalité ; le romancier n’est plus son maître, mais une manière de juge instructeur. Nous touchons une fois de plus ici à cette question du « reportage dans le roman », qui a pris tant de gravité