Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/104

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La fleur embaumait comme l’ambre,
— L’ambre, le musc ou le benjoin, —
Si bien qu’au mitan de novembre
On aurait dit le mois de juin.
Mais tout là-bas, sur la mer grande,
Le vent guettait comme un voleur,
Et Misère, de sa guirlande,
Détacha la seconde fleur.

Et depuis lors nulle menace
N’a prévalu contre l’enfant :
L’ajonc, c’est la Force tenace
Qui se bande et tient tête au vent ;
Et la bruyère, dont s’embaume
Le pur cristal des nuits d’été,
C’est le mystique et tiède arôme
De la divine Charité…

*
* *

Doux compagnons à l’âme fière.
Debout au seuil des temps nouveaux,
Dans vos pensers, dans vos travaux,
Mêlez l’ajonc à la bruyère.