Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/120

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Adieu ! Ce triste cloître aux verrières disjointes,
Avec ses buis fanés pendant au bout des pointes,
Ses dalles, ses murs blancs et son austérité,
Il vaut le monde, il vaut le monde en vérité !
Mais moi, mes pieds meurtris n’ont pu trouver leur route.
Hélas ! à tant errer leur force s’en va toute.
Ô silence du cloître ! Ô repos ! Ô douceur !
Tendez-moi votre main, secourez-moi, ma sœur !
À matines, quand l’aube argente les verrières,
Que mon nom quelquefois passe dans vos prières :
Si nul être vivant n’y doit être nommé,
Dites-le comme on dit le nom d’un mort aimé ;
Si la règle veut plus encor, docile au blâme,
Priez Dieu seulement pour le salut d’une âme
Et, sans la désigner autrement à Celui
Qui voit tout, en cette âme où nul rayon n’a lui,
Ravivez, sous l’ardeur de vos saintes pensées,
Le lys éblouissant des croyances passées !