Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/242

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Tout un tas de chairs anonymes,
Brunes, rousses, les seins pendants,
Des yeux où stagnaient de vieux crimes,
Des nez ous’ qu’il pleuvait dedans…
 
Ô dérisoire litanie !
Et comment croiras-tu jamais,
Toi la sage, toi la bénie,
Chère femme, que je t’aimais ?
 
Ne me dis pas que je blasphème
Et tourne tes yeux vers les flots :
Je t’aimais, hélas ! comme on aime
Chez mes frères les matelots…



III



J’ai jeté l’ancre dans ta rade,
Sagesse, Paix, Sérénité.
Accueille-le, ce cœur nomade,
Que les courants t’ont rapporté.