Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/637

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tant és villes qu’és Paroisses champestres, par où ellles passeroient, on leur fit de même. Elles furent donc receuës avec des grandes réjouïssances à Becherel, d’où elles furent portées à Dinan puis à Chasteau-neuf sur Rance, où l’Evêque d’Aleth & le Clergé les attendoient & les receurent des mains du gentil-homme qui les avoient apportées. On les porta en son Église Cathedrale de saint Pierre d’Aleth, & une partie en l’Abbaye de saint Vincent en l’Isle d’Aaron (15), où elles ont esté long-temps conservées, jusqu’à l’an neuf cens septante-cinq qu’elles furent portées à Paris, regnant le Roy Lothaire, qui les fit mettre en sa Chapelle, qui étoit celle qu’à present on appelle de S. Michel en l’enclos du palais, d’où elles furent transportées en l’Abbaye de saint Magloire, &, depuis encore, en l’Église de S. Jacques du Haut Pas ; & fut la memoire de S. Malo si douce à ses Diocesains, que le Siege d’Aleth ayant esté transferé par saint Jean de la Grille, en l’Isle d’Aaron, tout le Diocese & la nouvelle ville qu’on avoit bâtie fut nommée & s’appelle encore à present Saint-Malo, qu’on dit communément de l’Isle, pour la distinguer de Saint-Malo de Baignon, belle Seigneurie appartenante aux Seigneurs Evêques de Saint-Malo. Quant au gentil-homme qui avoit enrichy son pays de ce précieux joyau, il fut reconnu ; &, le different qu’il avoit avec ses freres ayant esté pacifié, il entra en paisible possession de son bien.

Cette vie a esté par nous recueillie du Martyrologe Romain, le 15. Novembre, et des Annotations du Cardinal Baronius sur iceluy ; les anciens Breviaires de S. Malo, Leon, Cornoüaille (16) et Nantes, en ont l’histoire en 9. Leçons ; les vieux Legendaires manuscrits des Églises de Nantes, Leon, Treguer et le Foll-coat ; le Proprium Sanctorum de S. Malo, imprimé par le commandement de Guillaume le Gouverneur, Evêque de Saint Malo, lequel en fait Office double solemnel ce jour, et sa Translation, avec même solemnité, le 11. Juillet ; Surius tome 5. le 15. Novembre ; Guillaume Gazet et René Benoist, en leurs Legendaires, et Thomas Friard, aux Additions à Ribadeneira ; Jean du Bois, Celestin, qui l’a extraite des manuscrits de l’Abbaye de Floirac ; la Chronique de l’Ordre de saint Benoist, tome 1 ; Frere Vincent de Beauvais, en son Miroir Historial,liv.22,aux Chap.92, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10 ; S. Antonin, en la seconde partie de ses Histoires, titre 12, ch. 8, paragraphe 5 ; Nicolas Harps-Feldius, Archidiacre de Cantorbery en Angleterre, en son Histoire Ecclesiastique Anglicane, imprimée à Doüay en 1622, és six premiers siecles, ch. 25 et 27 ; Pierre de Natalibus, livre 10, ch. 64 Benoist Gononus, Celestin, en son liv. intitulé Vitae Patrum Occidentis, liv. 1, pag. 44 ; Robert Coenalis, Evêque d’Avranches, de re Gallica, lib. 2, perioche 6 ; Sigebert, en son Chronicon ; Jean Rioche, Cordelier, en son Compendium Temporum, en la Colomne des Docteurs, l. 2, c. 73 ; Antoine Yepes, en sa Chronique Generale de l’Ordre de saint Benoist, sur l’an 560 ; Bili, 14. Evêque d’Aleth, du temps duquel ses Reliques furent apportées en sa Ville (comme nous avons dit cy-dessus] et qui escrivit l’histoire de sa vie, qu’il distribua par Leçons, pour les jours et octaves, tant de sa Feste que de sa Translation, et, l’an 1555, sa vie fut imprimée en un petit livre à Saint Malo ; le Proprium Sanctorum du Diocese de Nantes qui en fait Office double, et celuy de Rennes semi-double ; d’Argentré, en son Catalogue des Evêques de S. Malo, au livre 1. de son Histoire de Bretagne, ch. 10, où il fait une description de la Bretagne par Eveschez, et au ch. 2. du livre 4, où il dit que ses Reliques furent portées à Xaintes, l’an 878. pour fuïr la rage des Norvegues, Danois et Normands, aprés laquelle Translation, elles furent rapportées à Aleth, en la façon que nous avons dit cy-dessus ; Claude Robert, en sa Gallia Christiana, sur la lettre M, traitant des Evesques de S. Malo ; Chenu, en son Histoire Chronologique des Evesques de France, en