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304 | LE KORAN. |
- Lorsque tout ce cortège arriva à la vallée des FOURMIS, une d’entre elles dit : O fourmis ! rentrez dans vos demeures, de peur que Salomon et ses armées ne vous écrasent sous leurs pieds sans le savoir.
- Et Salomon sourit à ces paroles de la fourmi, et dit : Seigneur ! fais que je te sois reconnaissant pour les bienfaits dont tu m’as comblé ainsi que mes pères ; fais que je pratique le bien pour te plaire, et assigne-moi une part dans la miséricorde dont tu environnes tes serviteurs vertueux.
- il passa en revue l’armée des oiseaux, et dit : Pourquoi ne vois-je pas ici la huppe ? Est-elle absente ?
- En vérité, je lui infligerai un dur châtiment, ou bien je la tuerai, à moins qu’elle ne me donne quelque excuse légitime.
- En effet elle ne resta pas longtemps sans venir, et dit à Salomon : J’ai appris ce que tu ne sais pas ; je viens de Saba avec des nouvelles certaines.
- J’y ai trouvé une femme régnant sur les hommes ; elle possède toute sorte de choses et elle a un grand trône[1].
- J’ai vu qu’elle et son peuple adoraient le soleil à côté de Dieu : Satan a embelli leurs œuvres à leurs yeux ; il les a détournés de la vraie route, en sorte qu’ils ne sont point dirigés,
- Et qu’ils n’adorent point ce Dieu qui produit au grand jour les secrets des cieux et de la terre, qui connaît ce que vous cachez et ce que vous publiez ;
- Ce Dieu hors lequel il n’y a point de Dieu, possesseur du grand trône.
- — Nous verrons, dit Salomon, si tu as dit vrai ou si tu as menti.
- — Va-t’en avec cette lettre de ma part ; remets-la-leur, et place-toi à l’écart ; tu verras quelle sera leur réponse.
- La huppe partit et s’acquitta de sa mission. La reine dit aux grands de son royaume : Seigneurs, une lettre illustre vient de m’être remise.
- Elle est de Salomon ; en voici le contenu : « Au nom du Dieu clément et miséricordieux,
- » Ne vous élevez pas contre moi ; venez plutôt à moi, vous abandonnant entièrement à Dieu[2]. »
- ↑ Selon les mahométans, le nom de cette reine de Saba était Balkis. Le trône dont il est ici question était d’or et d’argent, long de quatre-vingts coudées, large de quarante, et haut de trente. Il était surmonté d’une couronne de perles et de pierres précieuses. Il est encore question de baba au chap. XXXIV.
- ↑ Les mots : abandonnée à la volonté… ne peuvent s’entendre autrement que par rapport à Dieu ; aussi pourrait-on traduire ici : Faites-vous musulmane. Nous avons déjà fait observer ailleurs que Mahomet cherchait à rattacher ses dogmes à ceux des anciens prophètes d’Israël.