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hobo d’occasion

beau, mais le soir vint, et les trois jeunes hommes se tassèrent de nouveau dans un coin bien choisi, pour dormir.

Plusieurs heures plus tard, ils s’éveillèrent à Coquitlam, où sont les cours de « fret » pour Vancouver. Un serre-frein leur dit qu’on allait former un train dit de « transfer » qui les mènerait tout droit à la ville. C’est ce qui se produisit et un autre serre-frein encore plus aimable que le premier leur indiqua à l’arrière de ce train, un wagon de voyageurs inoccupé, et ce fut assis sur des bancs confortables que les trois jeunes lurons firent leur entrée triomphale à Vancouver, à cinq heures du matin !

Ils descendirent à la gare même, comme des riches.

Le voyage était fini. Tom et Frank étaient au terme de leur aventure. Louis aurait à revenir. Se reverraient-ils jamais ? Ils se dirent adieu, pleins d’amitié, se souhaitant, bonne chance…

Puis, Louis commença seul, et consciencieusement sa visite des lieux.

Par correspondance, il s’était longtemps auparavant muni d’une carte de la ville. Il descendit tout d’abord au parc Stanley, anxieux de voir la mer. Fidèle à ses habitudes, il chercha vite un ruisseau pour se débarbouiller. Il avait beau être hobo, il demeurait l’esclave de ses habitudes de citadin, et la douche quotidienne lui était une nécessité plus grande que le sommeil et la nourriture.

Le parc était splendide, si bien situé en bordure de l’Océan. Louis toucha l’eau du Pacifique,