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— VI —


— Cousine Louise, croyez-vous que Marie voudrait de nouveau me donner de son excellent pâté ? J’en ai mangé la moitié à moi tout seul, mais j’ai toujours faim.

Marie avait entendu à travers la porte ; elle survenait avec le plat.

— Ouf ! Il m’en faut, vous savez. Il faut dire que j’ai pris le bon moyen de m’ouvrir l’appétit. Je suis venu par le chemin des écoliers. J’ai parcouru au moins douze milles à travers champs. Des amis désiraient faire la piste Sainte-Marguerite-Sainte-Adèle. Nous nous sommes rendus en chemin de fer, nous avons fait route ensemble jusqu’à Sainte-Adèle, d’où je suis revenu seul. C’était beau, je vous prie de le croire. Le nord, en hiver, pour moi, rien ne lui est comparable. Ma joie a débuté en sortant du train et elle ne m’a pas quitté depuis. Après la ville boueuse, quel éblouissement. De la station de Sainte-Marguerite à l’Alpine, j’ai constaté dans la première descente, que j’étais en forme, que j’avais des ailes et ne ferais pas de chutes de toute la journée. Monter, descendre, tout semblait facile. Et quels paysages, quelle clarté.