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Où l’on entend les eaux, frissonnant vaguement,
Battre d’un flux rhythmé les bords du firmament :
Et, parfois, aux lueurs fantastiques que l’ombre
Étend sur l’infini mouvant de la mer sombre,
Un point blanc se soulève, aussitôt affaissé.
Oh ! la nuit, la tempête, et les cieux ont versé
Sur l’univers l’horreur d’une immense tristesse
Qui soupire, murmure, et s’augmente sans cesse
Des bruits des vents, des pleurs de l’homme et des sanglots
Alternés des forêts lugubres et des flots !





II

LE PRINTEMPS


SONNET ESTRAMBOTE


Voici la saison fraîche et rose
Où, se levant dans un ciel pur,
Le soleil jeune et blond arrose
Les pâleurs moites de l’azur.

L’Hiver, accroupi dans la pose
D’un vieux mendiant contre un mur,
Grelotte à l’Occident morose
Que remplit un brouillard obscur,

Mais, se déroulant comme une onde,
Une large lumière inonde
L’Orient vague et radieux.