Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/128

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Et qui, dans nos brouillards moroses,
Faites à nos regards maudits
Tourbillonner, claires et roses,
Les visions des paradis.

Je vous vois souvent dans une âme
Bien plus profonde que ces bois,
Dans l’âme chère d’une femme
Où l’amour chante à pleine voix ;

Où le rêve, comme une lune,
Plaque l’argent de ses rayons
Sur votre troupe blanche et brune,
Pâle sous les noirs horizons ;

Et mon cœur, plein des magnifiques
Rayonnements de vos beautés,
Salue en vous, formes mystiques,
Le chœur des chastes voluptés.




VIII

LA MER DES YEUX


Que tes yeux sont charmants et profonds : ils sont plus
Immenses que la mer et plus infinis qu’elle :
Les horizons, qu’emplit la houle de son flux,
Sont moins lointains que ceux qu’on voit en ta prunelle.