Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/146

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Pénétrant comme le remords,
Tombe un froid lourd qui vous écœure
Et qui doit filtrer chez les morts,

Chez les pauvres morts, à toute heure
Seuls, et sans cesse grelottants,
— Qu’on les oublie ou qu’on les pleure ! —

Ah ! vienne vite le Printemps,
Et son clair soleil qui caresse,
Et ses doux oiseaux caquetants !

Refleurisse l’enchanteresse,
Gloire des jardins et des champs
Que l’âpre hiver tient en détresse !

Et que, — des levers aux couchants, —
L’or dilaté d’un ciel sans bornes
Berce de parfums et de chants,

Chers endormis, vos sommeils mornes !




MARINE


L’Océan sonore
Palpite sous l’œil
De la lune en deuil
Et palpite encore,