Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/251

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New-York qui ne t’a point comprise
Te porteront le dernier coup.
Marche, et sur ton masque burine
La lèpre, le fléau du jour ;
Pour de l’or gonfle ta narine,
L’or va te ronger la poitrine ;
L’or a les ongles du vautour.
Sur ce roc nud ils t’ont jetée ;
Du siècle sois le Prométhée,
Montre à la foule épouvantée
Pour quel dieu vibre son amour.

Elle est morte ; — une énigme enveloppe sa vie ; —
Oublieuse de gloire et d’or inassouvie,
Morte en sa puberté.
Et qu’un jour, l’Avenir l’accuse ou la défende,
Cette mort, — cette vie, — est comme une légende
Pour la Postérité.


EUG. VILLEMIN