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O DOCTISSIME !


A UN REDRESSEUR DE MOTS




Bon ! des travaux d’autrui tu passes la revue,
D’un œil inquisiteur et d’un soin sans égal
Tu cherches ; mais, hélas ! ton œil a courte vue…
Ton repas de chercheur est un repas frugal.

Et pourtant tu jouis à l’aubaine entrevue ;
Tu signales le point que tu crois illégal ;
Tout fier, tu dis : — « Voyez ! j’ai trouvé la bévue ! »
Et tes mains d’un bravo se donnent le régal.

Mais on n’accepte pas ta justice sommaire.
Reste donc, pauvre rat grignotant ta grammaire,
Insipide éplucheur des mots les mieux tournés.

De l’œuvre que tu lis tu vois, dans ta soupente,
Autant que le ciron voit du tronc qu’il arpente…
Tu peux fouiller longtemps, tes besicles au nez.