Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/43

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Malgré ce cœur brisé, sans espoir et sans foi,
Ces débauches qu’on fait à la fin malgré soi
Comme de hideuses besognes,
Sans cesse je retourne à mon passé riant,
Ainsi qu’aux premiers froids toujours vers l’Orient
Reviennent les blanches cigognes.




INNOCENCE


Si chétive, une haleine, une âme,
L’orpheline du porte-clés
Promenait dans la cour infâme
L’innocence en cheveux bouclés.

Elle avait cinq ans ; son épaule
Était blanche sous les haillons,
Et, libre, elle emplissait la geôle
D’éclats de rire et de rayons.

Un bon vieux repris de justice
Sculptait pour elle des joujoux ;
L’ancien crime et le jeune vice
L’avaient prise sur leurs genoux ;