Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/60

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YAMA.

Meurs donc, et laisse-moi, femelle aux bras avides,
Sous le ciel, à jamais dépourvu de matins,
Que hantent les Dévas tristes des Feux éteints,
M’exhaler sans retour en des ombres livides !




L’ENFANT KRIÇHNA


Çûrya fait resplendir et fumer les rivages.
Avec les jeunes paons et les chèvres sauvages,
Se joue au bord de l’eau Kriçhna, l’enfant divin.

Là-bas, roulant son ombre aux pentes du ravin,
Dans une brume vague où l’aspect se déforme,
L’escarpement confus d’une montagne énorme
Porte le Bhandîra qui semble une forêt ;
Et le mont si hautain se dresse qu’il pourrait,
Faîte rocheux, verdi d’açokas et d’yeuses.
Voir la Gangâ rouler ses eaux mélodieuses
A travers les cheveux effrayants de Çiva !

Kriçhna, l’enfant divin, le long des berges, va
Plein d’aise. La liane et la brise au passage
Caressent le lotus sombre de son visage
Épanoui. Pieds nus sur les galets luisants,
Il court avec le souffle et l’onde. Il a six ans.
Il court. Pleines de fleurs, ses mains sont des corbeilles.