Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/65

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Sur les collines chères
A Kriçhna, les vachères
Baisent éperdument
L’auguste amant.

Seins dressés, cuisses nues,
Elles jettent aux nues,
A la cime, au ravin,
Ce chant divin :

« Ananga, dieu vorace
Qui mords au cœur la race
Des antiques Manûs,
Déchire-nous !

» Tes flèches parfumées
Dispersent les armées
Des héros qu’engendra
L’astre Tchandra !

» Tu corromps, ô Dieu jeune,
L’austérité du jeûne
Par où les Maharçhis
Sont affranchis !

» Les vierges qu’ont surprises
Tes chaleureuses brises
Défaillent dans tes bras
Des vils Çûdras ;

» Comme de belles tentes
Sous le vent palpitantes
S’enflent leurs jeunes seins
De perles ceints ;