Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/99

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— « Dans ces pâles gazons où périt toute chose,
Tandis que leurs reflets restent verts sous les eaux,
Vois ces tertres, cachant le long des noirs roseaux,
Comme l’ancien secret d’une métempsycose.
Là, sais-tu qui repose ? »

— « Autour de ta paupière, à l’ombre de tes cils
Dont les reflets charmants, derrière tes yeux calmes,
Caressent mes désirs comme de douces palmes,
Ah ! pour s’être enivrés de philtres trop subtils,
Des rêves dorment-ils ? »

— « Les nymphes de ce bois sont dans l’herbe enterrées,
Les nymphes dont encor palpite le reflet,
S’éternisant sous l’eau dans sa blancheur de lait,
Comme celui des fleurs qu’elles ont admirées,
Par un charme attirées. »

— « Sous l’éternel éclat de tes grands yeux polis,
Mille rêves pareils au mien, mille pensées
Reluisent. Je crois voir les flammes renversées
Des amours que les bords de ces yeux sous leurs plis
Roulent ensevelis. »

— « Lentement ces reflets ont tari toute sève ;
Et tout revit sous l’eau si tout meurt sur les bords.
Ces images ont pris la vie à tous les corps,
Arbres, nymphes, et fleurs, qui penchés sur la grève
Ont contemplé leur rêve. »