Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au combat ! au combat ! car notre sang qui bout
A besoin de fumer sur la pointe de glaives !




L’ANGÉLUS DU MATIN


Fauve, avec des tons d’écarlate,
Une aurore de fin d’été
Tempêtueusement éclate
À l’horizon ensanglanté.

La nuit rêveuse, bleue & bonne
Pâlit, scintille & fond en l’air,
Et l’ouest, dans l’ombre qui frissonne,
Se teinte au bord de rose clair.

La plaine brille au loin & fume ;
Un oblique rayon, venu
Du soleil surgissant allume
Le fleuve comme un sabre nu.

Le bruit des choses réveillées
Se marie aux brouillards légers
Que les herbes & les feuillées
Ont subitement dégagés.