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PAYSAGE NOCTURNE


Tout dort. Les ponts avec le gaz de leurs lanternes
Se reflètent dans l’eau profonde. Entre les quais
Voguent péniblement des bateaux remorqués,
Et voici l’Hôtel-Dieu que flanquent des casernes.

Voyez, se découpant sur les nuages ternes,
Un vague entassement d’édifices tronqués,
De vieux donjons pareils à des géants masqués,
D’ogives, de créneaux, de grilles, de poternes.

C’est l’antique Palais de Justice, décor
Noir, la Tour de l’Horloge & la flèche aux fleurs d’or
De la Sainte-Chapelle ; & cette ombre qui perce

L’ombre nocturne, c’est, ô cruelle Thémis !
Le dôme du nouveau Tribunal de Commerce,
Champignon monstrueux qui flâne entre deux lis !




DÉMOLITIONS


Les vieux hôtels qu’avaient respectés les années
Sous les coups des maçons tombent de toutes parts.
Ils gisent sur le sol, & leurs débris épars
Ont l’aspect douloureux des choses ruinées.