Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/289

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LA PETITE RIVIÈRE


La petite rivière, bleue
Si peu que le ciel ait d’azur,
D’ici fait encore une lieue,
Puis verse au fleuve son flot pur.

Plus grande, elle serait moins douce,
Elle n’aurait pas la lenteur
Qui dans les herbes mène et pousse
Son cours délicat et chanteur.

Elle n’aurait pas de prairies
Plus vertes si près de la main,
Non plus que ces berges fleuries
Où marque à peine le chemin.

Ni le silence si paisible,
Ni parmi les plantes des eaux
L’étroit chenal presque invisible
Entre les joncs et les roseaux.

Et le moulin qui sort des branches
N’aurait pas à bruire ailleurs