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MYRTEN

——


VŒU DE CHASTETÉ


Le mortel qui prononce à jamais sa rupture
Avec ses passions, lorsque dans un couvent
Il enferme ses jours, n’est-il plus la pâture
De ces tendres soucis qu’on caresse en rêvant ?

Pour étouffer en lui la voix de la nature,
Que peuvent la prière et le travail fervent ?
Le cloître est-il déjà la froide sépulture
Pour le cœur jeune encor qui fut ému souvent ?

Un moine, enluminant un manuscrit gothique,
Sur les marges fait croître une flore mystique,
Mais la pensée humaine y domine toujours.

Triste et continuant son œuvre inachevée,
il dessine un rosier portant une couvée
De tout petits oiseaux, symbole des amours.