Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/311

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Jusqu’au ruban léger qui, du col à la taille,
Par derrière flottait à tous vos mouvements,
Tout est là dans mon cœur et revit et m’assaille
En me faisant souffrir de durs et chers tourments.

Puisqu’il est une grâce intime et naturelle,
Selon que le costume est bien ou mal porté,
Vivez, ô mon Amie ! et demeurez fidèle
À ce culte élégant de la simplicité.

Vous avez dédaigné les bizarres coiffures
Qui semblent au vieux goût faire un dernier affront,
Et, pour la gloire encor des belles chevelures,
Deux simples bandeaux noirs couronnent votre front.




LES DEUX ARCHERS


Aimer d’un grand amour une grande beauté
N’est point un culte faux et te garde du blâme,
Si ton cœur, attendri par cet amour, s’enflamme
D’un zèle universel de sainte charité.

La Grâce peut vouloir qu’un Ange ait emprunté
Pour ton salut les traits d’une angélique Dame,
Puisque c’est en songeant à ses yeux, que ton âme,
Affligée ici-bas, songe à l’éternité.