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H. RICHARDOT

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VIEUX AMOUREUX


Sous les abris pompeux des hautes colonnades,
Et dans les carrefours bruyants du vieux Paris,
Que j’ai suivi de fois vos lentes promenades,
Logogriphes vivants, sphinx par moi seul compris !

La foule en vous voyant s’écarte méprisante,
Car vos habits sont vieux, et vos manteaux usés,
Mais moi, je vous observe et je me représente
Les drames qu’ont soufferts jadis vos cœurs brisés.

Chaque soir vous sortez on ne sait de quels bouges,
De quels tonneaux perdus aux coins noirs de Paris,
Et vous errez, muets, fantômes aux yeux rouges,
D’un pas semblable au vol de la chauve-souris,