Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/40

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Comment cela ? demandez-le aux Docteurs,
Docteurs en Loix ou bien en médecine :
Nenni dà, non au diable leur doctrine ;
Ce ſont pédans que Dieu fit : c’eſt ailleurs
Que trouverez ſolution certaine,
Chez mon Patron le gentil Lafontaine,
Gens qui d’amour tiennent tout leur latin ;
Or reprenons, notre conte. La belle
Ayant danſé pendant aſſez long-temps,
Vint à Damon ; je crains fort, lui dit-elle,
Qu apres maints ſauts, & maints tremouſſemens
Ce qu’avez fait ne ſoit peine perdue ;
Partant allons coudre tout de nouveau
Mon pucelage, il ne ſeroit pas beau
Que tout à coup il tombât à la vue
Le tout le monde, & pouvant l’empêcher
Vous en auriez autant que moi de blâme ;
Venez donc, ſoit. Damon répond : oh, Dame !
Plus n’ai de fil, d’un autre couturier
Pourvoyez-vous ; c’eſt méchanceté pure,
Dit Iſabeau, de fil vous n’avez plus ?
Eh ! dites-moi, que ſont donc devenus
Deux pelotons qu’aviez à la ceinture ?

ÉPIGRAMME.