Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
LE BORDEL DES MUSES
la justice qu’on peint avec un bandeau.
- Bien vous prend qu’en coëffe-cornette
Themis, Messieurs les Chicannoux,
Prend icy plaisir avec vous[1]
De joüer à cligne-musette !
Bien vous prend qu’elle ne voit pas
Vos rubriques, beaux Advocats !
Mais que dis-je ? quand la Justice
Vous iroit alors rebuffant,
Avec un peu de pain d’epice[2],
Vous l’appaisez comme un enfant[3].
le parlement de paris.
- Emmitouflez de Robes rouges[4],
Qui jugez souverainement,
Auguste et grave Parlement,
Qui faites nos loix dans vos bouges ;
Croyez-vous estre bien bravez[5],
Quand vous dites que vous avez
Quantité de ressorts en France ?
Un advantage si commun
N’est pas de grande conséquence :
Mon tourne-broche en a bien un.
- Hola ! la plus courte folie[6]
Est la meilleure, ce dit-on :
C’est trop faire icy le larron,
Foutre de la mélancholie[7] !
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Themis, Messieurs les Chicanneurs | Prends icy plaisir, beaux plaideurs.
- ↑ L’auteur entend par épice, les droits qu’on paie au juge et qu’on appelle Épices. Ce n’étoit autrefois que des dragées, mais on les a converties en argent (de Bl.).
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Vous l’amusez comme un enfant.
- ↑ La robe rouge était portée par les conseillers au Parlement, ceux des autres chambres portaient la robe noire.
- ↑ Var. de 1713 : Vous croiez que vous nous bravez.
- ↑ Id. 1668 : Hélas, la plus…
- ↑ Var. de 1672 : C’est pour trop faire le Caton | Bannissons la mélancolie.