Page:Le Play - L’École de la paix sociale.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
LES CONTRASTES ENTRE L’HOMME ET L’ANIMAL

vidu : elle est obtenue quand celui-ci s’est procuré la nourriture nécessaire à sa subsistance, et quand il a assuré la perpétuité de son espèce. Ces conditions du bien-être de l’animal ne sont point subordonnées à l’éducation ou à la volonté des individus : elles leur sont imposées par des tendances instinctives, liées indissolublement à l’organisation physique de l’espèce. Les animaux se montrent passifs, pour la plupart, devant les influences émanant du sol ou du climat. Dans leurs rapports avec le monde extérieur et spécialement avec les individus des autres espèces, ils semblent rester étrangers à toute notion de bien et de mal.

Il existe certaines analogies entre l’homme et l’animal. Elles se manifestent particulièrement par le besoin de nourriture qui est indispensable à la subsistance de chaque individu et par l’existence de l’appétit sensuel qui a pour but la reproduction de l’espèce. En ce qui concerne les autres phénomènes de la vie, on n’a guère d’ailleurs à signaler que des contrastes. Chez l’homme, il est vrai, comme chez l’animal, le bien-être a pour symptôme la quiétude des individus, et pour critérium le règne de la paix ; mais cette heureuse condition n’est plus assurée à chacun par des tendances innées en rapport avec l’action spontanée des organes physiques. Elle est, au contraire, le fruit principal des qualités dé-