Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/99

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l’ai confiée, pour que vous la protégiez sur la route. Mais je dirai que vous l’avez tuée et vous serez brûlés sur des charbons.

— Reine, sachez donc qu’elle vit et que nous vous la ramènerons saine et sauve. »

Mais elle ne les croyait pas, et comme égarée, tour à tour maudissait les meurtriers et se maudissait elle-même. Elle retint l’un des serfs auprès d’elle, tandis que l’autre se hâtait vers l’arbre où Brangien était attachée.

« Belle, Dieu vous a fait merci, et voilà que votre dame vous rappelle ! »

Quand elle parut devant Iseut, Brangien s’agenouilla, lui demandant de lui pardonner ses torts ; mais la reine était aussi tombée à genoux devant elle, et toutes deux, embrassées, se pâmèrent longuement.