qui suivit l’insensibilité dans laquelle il resta d’abord plongé, n’était guère moins alarmant. Enfin il s’aperçut des soins de Flora et en témoigna sa reconnaissance ; elle seule avait le pouvoir
de le calmer, de le diriger. Devant elle il ne montrait aucune impatience et prenait docilement
de sa main tout ce qui lui était ordonné ; elle n’aurait pu croire ce qu’on lui contait de ses violences envers les autres, si lorsqu’elle revenait près de lui, après une courte, absence, elle n’eût
pas entendu de loin le son de sa voix altérée par la colère, et n’eût pas remarqué sur ses joues
et dan ses yeux enflammés les indices d’une forte irritation. Mais à son approche, tous ces
symptômes disparaissaient.
En peu de semaines, Fabiano se trouva en état de quitter sa chambre, mais on lui défendit de monter à cheval, et ses nerfs étaient encore tellement irrités, que le moindre bruit éclatant ou inattendu, le rendait presque insensé. Les mouvemens les plus paisibles des Italiens sont tellement bruyans, que Flora fut obligée de défendre à tous les habitans de la villa, hors à elle-même, d’approcher du malade. La douce voix, la démarche légère de la jeune orpheline, étaient les remèdes les plus puissans qu’elle pût