Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bre de piété, ne se plaisent qu’à entretenir et même à multiplier les abus, les erreurs et les superstitions, puis, dis-je, que cela est ainsi, que ceux qui, par leur science et par leur bel esprit, seroient les plus propres à entreprendre, et à exécuter heureusement pour les peuples, un si beau, un si bon, un si grand et un si louable dessein, que seroit celui de désabuser les peuples, ne s’attachent eux-mêmes dans les ouvrages, qu’ils donnent au public, qu’à favoriser, qu’à maintenir et augmenter le nombre des erreurs, et d’agraver le joug des superstitions, au lieu de tâcher de les abolir, et de les rendre méprisables, et qu’ils ne s’attachent aussi qu’à flatter eux-mêmes les grands, et à leur donner lachement mille louanges indignes, au lieu de blâmer hautement leurs vices, et de leur dire généreusement la vérité, et qu’ils ne prennent un si lâche et si indigne parti, que par des vues de basse et d’indigne complaisance, ou par de laches motifs de quelque intérêt particulier, pour mieux faire leur cour, et pour en mieux valoir eux et leurs familles ou leurs associés etc, j’essaïerai, moi, tout foible et tout petit génie que je puisse avoir, j’essaïerai ici, mes chers amis, de vous découvrir ingénuement la vérité, et de vous faire clairement voir la vanité et la fausseté de tous ces prétendus si grands, si sains, si divins et si adorables mistères, que l’on vous fait adorer, comme aussi la vanité et la fausseté de toutes les prétenduës grandes et importantes vérités que vos prêtres, vos prédicateurs et que vos docteurs vous obligent si indispensablement de croire, sous peine, comme ils vous disent, de damnation éternelle. J’essaïerai, dis-je, de