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ques loix ou de quelques révélations divines. Et il faut nécessairement qu’elles la suposent ainsi ; car c’est cette croïance de quelque Divinité et de quelque révélation divine, qui leur donne tout le crédit et toute l’autorité qu’elles ont dans le monde, sans quoi on ne feroit aucun état de ce qu’elles enseigneroient ni de ce qu’elles ordonneroient de faire et de pratiquer. C’est pourquoi il n’y a point de Religion qui ne recommande par dessus tout à ses sectateurs d’être fermes dans leur foi ; c’est à dire d’être fermes et immobiles dans leur croïance. De là vient que tous les Deicoles et principalement nos Christicoles tiennent pour maxime que la foi est le commencement et le fondement du salut et qu’elle est la racine de toute justice et de toute sanctification, comme il est marqué dans le Concile de Trente[1]. Ils disent que sans la Foi il est impossible de plaire à Dieu ; d’autant qu’il faut, ajoutent-ils, que celui qui veut s’aprocher de Dieu, croïe prémiérement qu’il y a un Dieu et qu’il recompensera ceux qui le cherchent[2]. Il est donc visible et constant, comme j’ai dit, que toutes les Religions et principalement la Religion Chrétienne posent pour fondement de leurs mistères et prennent pour règle de leur Doctrine et de leur Morale la Foi, qui est, comme j’ai dit, une croïance de quelque Divinité et même une croïance aveugle de quelques loix ou de quelques révélations divines ; elles veulent même que cette croïance soit ferme et assurée afin que leurs sectateurs ne se laissent pas facilement aller au changement.

  1. Sess. 6. ch. 8.
  2. Hebr. 11 : 6.