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et par le témoignage même de celui qu’ils adorent comme leur Dieu et leur Sauveur : lesquels témoignages nous marquent expressément que ces sortes de signes et de prétendus miracles ont été faits, et qu’ils peuvent encore se faire en faveur de l’erreur et du mensonge par de faux prophetes et par des imposteurs. 1o. Pour ce qui est des exemples de ces prétendus miracles on en voit, si on veut les croire, presque une infinité dans les fausses Religions du Paganisme : on en voit pour ainsi dire un million dans les métamorphoses d’Ovide et dans toutes les autres fables des Païens ; on en voit quantité qui sont raportés par Philostrate dans la vie d’Apollonius de Thiane ville de Capadoce. On voit dans les Actes des Apotres que Simon surnommé le Magicien faisoit dans la ville de Samarie des œuvres si merveilleuses que chacun disoit de lui qu’il étoit la grande vertu de Dieu. Pareillement il fit à Rome, comme j’ai déjà remarqué, tant de prodiges et de miracles qu’on lui dressa une statue avec cette inscription : à Simon Dieu saint. Tite-Live raporte que Tuccia vierge vestale aïant été accusée d’inceste, fit preuve de sa chasteté en portant du Tibre au Temple de la Déesse Vesta un crible plein d’eau. Ovide[1] raporte pareillement que Claudia, autre vierge vestale, pour faire preuve de sa virginité fit voguer avec son simple ceinturon le vaisseau ou étoit le simulacre de la Déesse Cybele qui étoit si fortement ancré au quai, que plusieurs milliers de personnes n’avoient pû le faire voguer. Ta-

  1. Ovide au IVme Liv. de ses Fastes.