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possessions et des fausses résurrections qui se font parmi les Schismatiques Grecs, il faut voir la relation des Missionnaires de l’Isle de Santerini, il y a trois chapitres de suite sur cette belle matière.”

C’est merveille, dit le Sr de Montagne[1] de combien vains commencemens et frivoles causes naissent ordinairement si fameuses impressions que celles de la croïance des miracles… Notre vuë, dit-il, représente aussi souvent de loin des images étranges qui s’évanouissent en s’aprochant. Plus jusqu’à cette heure tous ces miracles et événemens étranges se cachent. Plus, dit-il, devant moi[2] j’ai vù, dit-il, la naissance de plusieurs miracles de mon tems. Encore qu’ils s’étouffent en naissant, nous ne laissons pas de voir le train qu’ils eussent pris s’ils eussent vécu leur âge. Car, il n’est, dit-il, que de trouver le bout du fil, on en dévuide autant qu’on veut. Et y a plus loin de rien à la plus petite chose du monde, qu’il n’y a de celle-là jusqu’à la plus grande. Or les prémiers qui sont abreuvés de ce commencement d’étrangeté, venant, dit-il, à semer leur Histoire, sentent par les opositions qu’on leur fait, où loge la difficulté de la persuasion et vont calfeutrant ces endroits de quelques pieces fausses. Outre que nous faisons nouvellement conscience de rendre ce qu’on nous a prêté sous quelque usure et accession de notre crû. L’erreur particulière fait prémiérement l’erreur publique : et à son tour après, l’erreur publique fait l’erreur particulière. Ainsi va tout ce bâtiment s’étouffant et for-

  1. Ess. de Montag., pag. 1038.
  2. Ess. de Montag., pag. 1036.