Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/189

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Premiérement pour ce qui est des susdits prétendus saints et divins livres dont j’ai dit qu’ils ne portent en eux-mêmes aucune marque ni aucun caractère d’autorité, ni d’inspiration divine, il est facile à toute personne tant soit peu éclairée de s’en convaincre soi-même ; il n’y a qu’à les lire, et on verra, comme j’ai dit, qu’il n’y a aucune érudition, aucun fond de science, aucune pensée sublime, ni aucune autre production de l’Esprit qui passe les forces humaines. Au contraire on n’y verra d’un côté que des histoires et narrations fabuleuses, comme sont celle de la création du monde, celle de la formation et de la multiplication des hommes, celle d’un prétendu Paradis terrestre, celle d’un serpent qui parloit, qui raisonnoit, et qui étoit même plus fin et plus rusé que l’homme, celle d’une anesse qui parloit et qui reprenoit son maître de ce qu’il la maltraitoit mal à propos, celle d’un déluge universel et d’une Arche ou des animaux de toutes espéces étoient renfermés, celle de la confusion des langues et de la division des nations, sans parler de la quantité d’autres vains, bas et frivoles contes que des auteurs graves méprisoient de raporter, lesquelles histoires ou narrations n’ont certainement pas moins l’air de fables que celle que l’on a inventées sur l’industrie de Promethée, sur la boîte de Pandore ou sur la guerre des Geans contre les Dieux et plusieurs autres semblables que les anciens Poëtes ont inventées pour amuser les hommes de leur tems. D’un autre côté on n’y verra qu’un mélange de quantité de loix et d’ordonnances ou de pratiques vaines et superstitieuses touchant les sacrifices et les purifications de