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dont ils portent les noms ; et enfin si les uns de ces Evangiles ont été falsifiés et corrompus aussi facilement, les autres peuvent-ils l’avoir été moins. Et ainsi il n’y a point de régle, point de preuve, point de témoignage assurés par où l’on puisse discerner en cela les uns d’avec les autres.

Mais, dira-t-on, c’est l’Eglise elle-même qui fait ce discernement et qui a levé tout sujèt de doute sur cette matière, en déclarant, comme elle a fait dans ses Conciles quels étoient les livres qui avoient été inspirés de Dieu et quels étoient ceux qui ne l’avoient pas été, recevant les premiers comme autentiques et rejettant les autres comme apocrifes. C’est ce qu’elle a déclaré, dit-on, dans le troisième Concile de Carthage sous le Pape Cirile au canon 49 vers l’an 397, où en les paroles des Pères de ce Concile, il nous a plû d’ordonner qu’on ne liroit dans l’Eglise que les seuls Livres canoniques sous le nom d’Ecritures saintes et divines. Or les Livres canoniques, disent ces Pères sont ceux-ci : le Genese, l’Exode, le Levitique etc. La même chose a été réglée dans le Concile de Trente[1] qui a dressé un Catalogue de tous ces livres que l’Eglise veut que l’on regarde comme divins, prononçant anatheme contre tous ceux qui ne les recevront pas comme tels. Il est vrai que l’Eglise l’a jugé et determiné ainsi ; mais de bonne foi peut on dire et se persuader pour cela que les livres qu’elle s’est ainsi choisis et qu’elle veut que l’on regarde comme saints et divins aïent été véritable-

  1. Session, 4.