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XIX.

J’ai dit encore que les prétendus miracles qui sont raportés dans ces prétendus saints Livres ne s’accordent pas avec ce que l’on devoit penser de la grandeur, de la sagesse et de la justice d’un Etre infiniment parfait et par conséquent que ces prétendus miracles n’étoient pas croïables en eux-mêmes. C’est ce que je vais faire voir assez clairement par ce raisonnement-ci. Il ne faut penser de la grandeur, de la bonté, de la sagesse et de la justice d’un Etre qui seroit infiniment parfait que ce qui seroit convenable à toutes ces divines perfections-là. Or seroit-il par exemple convenable à une souveraine bonté, à une souveraine sagesse et à une souveraine justice de vouloir se repaître de chair et de sang par de cruels et sanglans sacrifices ? Leur seroit-il convenable de vouloir faire une injuste et odieuse acception de personnes ni même aucune injuste et odieuse acception des peuples ? Leur seroit-il convenable à ces divines Perfections de vouloir de sangfroid et de propos déliberé détruire les uns et les accabler de misères pour favoriser les autres sans aucun merite et les accabler heureusement de tous biens ? Non, sans doute, car ces Livres-là, dont je parle et qui passent pour saints et divins parmi nos Christicoles défendent expressément toute injustice, toute iniquité et notamment toutes sortes d’injustes acceptions des personnes. Vous n’aurez point d’égard dit la Loi[1] à l’aparence de la personne en

  1. Deut. 1 : 17.