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vous bénir par dessus tous les peuples de la Terre ; ne mangez rien d’impur, leur disoit-il encore[1], parce que vous êtes un peuple saint et un peuple que Dieu s’est choisi entre tous les Peuples de la Terre afin que vous lui soïez un peuple précieux ; enfin, leur disoit-il, encore dans une autre occasion :[2] Dieu vous a choisi afin que vous soïez tout particuliérement son peuple et afin que vous observiez tous ses commandemens[3], il vous élevera en honneur, en renommée et en gloire par dessus toutes les nations de la terre, afin que vous lui soïez un peuple saint, ainsi qu’il l’a promis à vos Pères. On ne peut nier qu’il n’y ait eu dans un tel choix une veritable acception de peuple de la part de Dieu, puisqu’il n’en choisissoit qu’un seul préférablement à tous les autres ; et on ne peut nier qu’il n’y ait de l’injustice dans une telle acception de peuple et de personnes, puisqu’elle se faisoit seulement par faveur et sans avoir égard au mérite des uns ni des autres ; et enfin on ne peut nier qu’une telle acception de peuples et de personnes n’ait été odieuse à tous les autres peuples, puisqu’elle se faisoit à leur prejudice, et ne tendoit qu’à leur ruine.

Comme donc il ne seroit pas convenable à une souveraine bonté, ni à une souveraine sagesse et justice de vouloir faire aucune injuste et odieuse acception de personnes ou de peuples, il ne faut pas penser qu’un Dieu infiniment bon, infiniment sage et infiniment juste auroit jamais voulu faire une telle

  1. Deut. 7 : 14.
  2. Deut. 14 : 2.
  3. Deut. 26 : 18, 19.