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d’Israël ! En quoi consistent-ils encore ? à diviser les eaux de la Mer pour faire passage à ce vil petit peuple qui fuïoit ; et pour engloutir un autre peuple qui le poursuivoit ; à faire tomber la manne du Ciel pour nourrir ce peuple qui fut pendant 40 ans vagabond dans un désert ; à faire sortir de l’eau d’un Rocher pour rassasier ce peuple qui étoit altéré, à faire venir de de-là les mers une multitude prodigieuse de cailles pour contenter la gourmandise et la sensualité de ce peuple, qui désiroit de manger de la chair ; à empêcher miraculeusement que les habits et les souliers ne s’usassent pendant les susdites 40 années ; et enfin du tems de Josué de faire[1] tomber par terre les murailles de quelques villes par le son des cors, et à[2] arrêter le cours du soleil pendant un jour entier, afin de donner à ce peuple le tems de combattre et de vaincre ses Ennemis. Voilà une bonne partie de ces grands miracles du vieux Testament que l’on affecte de tant vanter. Mais à quoi tendoient tous ces beaux miracles ? Et pour quel fin pretend-t-’on que Dieu les ait faits ? Ce n’étoit que pour délivrer ce peuple de la servitude, où l’on supose qu’il étoit en Égypte, et pour le faire entrer dans la possession d’un Païs que l’on prétend que Dieu avoit promis à leurs Pères de leur donner. Il est marqué dans les susdits livres que Dieu envoïa un Ange dans un désert pour consoler et reconforter la servante d’Abraham,[3] que sa femme Sara auroit congédiée de sa maison par un motif de jalousie. Il

  1. Josué 6 : 4 – 20.
  2. Ibid : 10 : 13.
  3. Gen. 16 : 7, 9.