Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/231

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dans des peuples innocens du tems de David des fautes légères, ou mêmes des fautes qu’ils n’auroient pas commises, pendant qu’il auroit voulu et qu’il voudroit encore laisser sans punition tant de si abominables crimes et tant de si abominables méchancetés qui se sont commises en ce tems-là et qui se commettent encore tous les jours dans le monde ! Cela n’est pas croïable. Quoi ! une souveraine Bonté, et une souveraine Sagesse, un Dieu infiniment juste et parfait auroit voulu se choisir tout particuliérement un Peuple pour le sanctifier, pour le protéger, et pour emploïer tout particuliérement sa toute-puissance en sa faveur, et il ne lui auroit pas voulu donner l’esprit de Bonté, l’esprit d’Entendement et de Sagesse pour savoir se bien conduire et se bien gouverner, ni même pour savoir suffisamment reconnoitre les graces et les faveurs de son Dieu bienfaiteur ! Cela n’est pas croïable. Quoi ! Un Dieu auroit voulu graver avec son doigt les Commandemens de la Loi sur des tables de pierre, et il n’auroit pas voulu les graver intérieurement dans le cœur ni dans l’esprit de ses peuples pour les leur faire observer avec plaisir et avec amour, quoiqu’il eut choisi ces peuples pour les sanctifier et pour les combler de ses graces et de ses bienfaits ! Cela n’est pas croïable. Enfin une souveraine Bonté, une souveraine Sagesse, un Dieu infiniment parfait auroit voulu endurcir le cœur et aveugler l’esprit des Rois et de plusieurs peuples considérables, comme on prétend qu’il a fait, afin d’avoir occasion ou sujet de les perdre et les détruire en faveur d’un misérable petit peuple d’Israël ! Cela n’est pas croïable. Où