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dits animaux, et de la défense, qui étoit de les tuer et de leur faire mal à propos aucun mal, on ne peut douter que cette défense de leur mal faire, et que cette douceur que l’on exerçoit à leur égard, ne fussent bien conformes et très-convenables à la droite raison et à la justice naturelle et même à ce qui est marqué dans la Genèse[1], où il est dit, que Dieu ne donna d’abord aux hommes que la permission de manger seulement les herbes et les fruits de la terre.

Mais il n’y a aucune aparence de vérité dans ces prétendues Révélations divines, ni aucun fondement de raison et de justice dans ces cruels et barbares sacrifices de bêtes innocentes ; il n’y a que de la cruauté et de la barbarie dans ces sortes de sacrifices, et c’est ce qui fait manifestement voir, que leur institution ne vient que de la folie et de la méchanceté des hommes et non pas d’aucunes ordonnances divines.

Mais les hommes n’étoient-ils pas bien fous et bien aveuglés de croire faire honneur et plaisir en cela à Dieu ? N’étoient-ils pas bien fous et bien aveuglés de croire qu’un Dieu prendroit plaisir à voir couler le sang des pauvres animaux et voir brûler leur chair ? N’étoient-ils pas bien fous et biens aveuglés de croire apaiser sa colère et mériter ces bonnes grâces par de si abominables sacrifices ? Ç’auroit été au contraire le moïen d’irriter sa colère et d’attirer sur eux sa vengeance et sa malédiction. Qui est-ce qui penseroit jamais faire honneur et plaisir à un habile et excel-

  1. Gen. 1 : 29.