Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/316

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ports et faisoient des gestes et des mouvemens extraordinaires et ridicules, comme faisoient de véritables fanatiques. Nous en avons manifestement des exemples dans Saül, premier roi des Juifs, et dans ceux qu’il envoïa un jour pour prendre David, car ce Roi, aïant envoïé des archers pour prendre ce David, qu’il vouloit pendre, lorsqu’ils le virent avec une troupe de Prophètes, qui prophétisoient et Samuel à leur tête, l’esprit du Seigneur, dit cette Histoire, se saisit des Archers, qui commencèrent eux-mêmes à prophétiser comme les autres ; ce qui obligea Saül d’y en envoïer d’autres encore, auxquels la même chose étant arrivée, Saül s’en mit dans une grande colère et voulut y aller lui-même, pour se saisir de celui, qu’il vouloit faire pendre. Mais étant arrivé au lieu, où il étoit, il se trouva lui-même aussitôt saisi de l’esprit de Dieu, se dépouilla de ses habits, marcha comme un fou, en prophétisant avec les autres, puis s’étant jetté par terre tout nud, il demeura ainsi tout le jour et toute la nuit ; d’où vient que l’on commença à dire, comme en proverbe : Quoi Saul aussi se mêle de prophétiser, Num Saul inter prophetas ? Ne sont-ce pas-là de véritables visions, de véritables mouvemens et de véritables transports de fanatiques ? Oui certainement, car il n’apartient effectivement qu’à des fanatiques, de faire de telles extravagances et il n’y a personne qui n’en jugeroit de même, si on voïoit maintenant semblables choses : et ainsi ces troupes de Prophètes n’étoient véritablement que des troupes de fanatiques.

Tous ces exemples et témoignages, que je viens de raporter, sans parler de plusieurs autres sembla-