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b. QUELQUES MOTS SUR LA THÉOLOGIE PROTESTANTE, DITE MODERNE.

Le XIXe siècle, il faut en convenir, est un véritable temps de réveil spirituel. Ce réveil se manifeste partout, on dirait presque qu’on respire, avec l’air, l’éther rafraîchissant qui le produit.

Le précédent chapitre a été consacré au récit du réveil laïque en Hollande, le présent me fournira l’occasion de dire quelques mots du réveil de l’église et de la philosophie, tant en Hollande qu’en France.

L’église qui se réveille, c’est la jeune église protestante, cette église qui, à la fondation de la Revue "de Dageraad" poussa son cri de guerre, fondit sur son hardi antagoniste et fit semblant de vouloir l’étrangler dans un suprême effort, la même église qui, après huit ans de lutte, est arrivée à prêcher les idées que proclamait la Revue, lorsque jadis elle la harcelait. Une foule de causes ont contribué à amener cet heureux changement.

Citons d’abord les travaux scientifiques du professeur F. Chr. Bauer et de son beau-fils Zeller, de Hilgenfeldt, et de tant d’autres ; de cette phalange courageuse et infatigable enfin, qu’on désigne généralement sous la dénomination collective de l’École de Tubingue. Ces travaux, s’alliant à l’oeuvre du Dr. D. Fr. Strauss, et la rectifiant souvent, furent d’abord cités avec horreur par le clergé hollandais ; l’épithète de Thubingien fut long-temps pour lui un terme d’outrage, qu’on appliquait aux jeunes théologiens, qui osaient parfois soumettre à une critique scientifique et éclairée des livres si long-temps considérés comme