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roient une preuve certaine de la vérité de leur Foi et de la vérité des Promesses de leur Christ. Mais aussi, s’ils ne peuvent faire ces merveilles, c’est une preuve assurée qu’ils manquent de foi, et qu’ils ne croïent point que les susdites promesses sont fausses. Si c’est qu’ils manquent de foi, pourquoi ne l’ont-ils pas, cette foi ? Et pourquoi ne croïent-ils pas, ces maladroits-là ? Puisqu’il leur seroit si glorieux et si avantageux de croire et de faire de si grandes et si admirables choses. Mais s’ils prétendent avoir la Foi, et qu’ils ne puissent néanmoins faire les susdites merveilles, il faut nécessairement qu’ils reconnoissent la vanité et la fausseté des dites promesses, et qu’ils se tiennent eux-mêmes pour dupes.

Si Mahomet, par exemple, eut fait de semblables promesses à ses sectateurs, et qu’ils ne pussent en faire voir aucun effet, non plus que nos Christicoles, ils ne manqueroient pas, nos Christicoles, de crier : Ah le fourbe ! Ah l’imposteur ! Ah les fols, de croire un tel imposteur ! Les voilà eux-mêmes dans le cas, il y a longtems qu’ils y sont, encore ne sauroient-ils, ou ne veulent-ils pas reconnoitre, ni avouer leur erreur et leur aveuglement. Et comme ils sont ingénieux à se tromper eux-mêmes, et qu’ils se plaisent même à l’entretenir et à se confirmer eux-mêmes dans leurs erreurs, disant pour raison, que les susdites promesses ont eu leur effet et leur accomplissement dans le commencement du Christianisme, étant pour lors nécessaire, disent-ils, qu’il y ait des miracles, pour convaincre les infidèles et les incrédules de la vérité de la religion Chrétienne ; mais que, depuis que leur re-