Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/388

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jamais contre elle[1]. Si, par ces paroles, il entendoit, que sa secte subsistera toujours et qu’elle ne sera jamais détruite, c’est ce que l’on verra dans la suite du tems : car quoiqu’il y ait déjà longtems qu’elle subsiste, ce n’est pas une preuve assurée qu’elle subsistera toujours, les hommes ne seront pas toujours si sots et si aveugles, qu’ils sont, au sujet de la Religion ; ils ouvriront peut-être quelques jours les yeux, et reconnoitront peut-être tard que ce fut leur erreur : et si cela arrive, ce sera pour lors qu’ils rejetteront avec indignation et avec mépris, ce qu’ils auront le plus religieusement adoré, et pour lors toutes ces sectes d’erreurs et d’impostures prendront honteusement fin. Mais si, par ces paroles, il entend seulement dire, qu’il a fondé et établi une secte, ou société de sectateurs, qui ne tomberoient point dans le vice, ni dans l’erreur, ces paroles sont absolument fausses ; puisqu’il n’y a dans le Christianisme aucune secte, ni aucune société et Eglise qui ne soit pleine d’erreurs et de vices, et principalement la secte ou société de l’Église Romaine, quoiqu’elle se dise être la plus pure et la plus sainte de toutes ; il y a longtems qu’elle est tombée dans l’erreur, que dis-je, tombée dans l’erreur, elle y est née, elle y a été engendrée et formée et maintenant elle y est et même dans des erreurs, qui sont manifestement contre l’intention et contre les sentimens et la doctrine de son Fondateur, puisqu’elle a, contre son dessein et contre son intention, aboli les loix des Juifs, qu’il aprouvoit, et qu’il

  1. Matth. 16. 18.